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Les 5 causes majeures à l’origine de la phobie d’impulsion

Pourquoi cela m’arrive-t-il ?

Pourquoi j’ai ces pensées horribles dans la tête qui reviennent sans cesse et me pourrissent le quotidien ? Quel peut en être la cause ?

J’ai accompagné presqu’une centaine de personnes qui ont souffert de phobies d’impulsion, j’en ai souffert aussi.

En échangeant avec toutes ces personnes, je n’ai pas pu m’empêcher de remarquer des similitudes dans les histoires et des traits psychologiques communs.

Ce n’est pas un hasard si l’on souffre de phobie d’impulsion… J’ai pu identifier 5 causes majeures.

Cet article donne les causes de la phobie d’impulsion. Causes que j’ai pu identifier chez la plupart des personnes que j’ai accompagnées.

Et non… Ce n’est pas ce que votre Toc essaye de vous faire imaginer : schizophrénie, pédophilie, …, ou autres origines catastrophiques.

Avant de vous expliquer ce que j’ai découvert, je tenais à apporter quelques précisions qui sont aussi importantes voir plus que de connaître l’origine de votre phobie d’impulsion.

Se poser la question de l’origine de la phobie d’impulsion est légitime lorsqu’on en souffre. Il est normal d’essayer de comprendre ce qui nous arrive lorsque l’on traverse ce genre de tempête !

Je tiens à vous dire que trouver la cause ne permet pas de résoudre le problème. D’ailleurs, il y a de fortes chances qu’il y ait plusieurs causes à votre phobie d’impulsion. Je détaille davantage cela dans cet épisode de podcast :

Attention : essayer de trouver l’origine ou les causes de sa phobie d’impulsion peut-être une forme de compulsion. On pense que trouver « la » cause permettra de valider que, ce dont on souffre, correspond bien à une phobie d’impulsion et pas à autre chose de bien pire.

Même si vous trouveriez l’origine, cela ne permettra pas aux doutes de revenir. Et même si la cause est résolue ou disparue, la phobie d’impulsion est capable de se maintenir.  Via par exemple les évitements et les compulsions.

A noter : le diagnostic de « phobie d’impulsion » ne se fait pas sur les causes ou l’origine mais bien sur les symptômes ????

Cause n°1 de la phobie d’impulsion : un cerveau épuisé

L’épuisement nerveux : une cause majeure de la phobie d’impulsion

L’épuisement émotionnel du cerveau est une réalité bien présente dans notre monde. Je trouve qu’il s’agit un point commun que l’on retrouve chez l’ensemble des personnes qui souffrent de phobie d’impulsion. Certains en ont conscience, d’autres non.

C’est la première cause de la phobie d’impulsion. Celle qui en est à l’origine dans la majorité des cas.

L’épuisement cérébral est caractérisé par une fatigue mentale et émotionnelle persistante qui peut survenir à la suite d’une exposition prolongée à des situations de stress ou de pression intense.

Cause n°1 de la phobie d'impulsion

Lorsque nous sommes confrontés à des situations stressantes, notre cerveau active une réaction de « combat ou de fuite », libérant des hormones de stress telles que l’adrénaline et le cortisol. Cette réaction, conçue pour nous aider à réagir à des menaces potentielles, peut être épuisante si elle est activée pendant de longues périodes. C’est souvent ce qui se produit dans des situations de stress chroniques ou prolongées.

L’épuisement émotionnel se produit lorsque notre cerveau est constamment en mode « alarme », à traiter des situations de stress sans relâchement.

Les causes de cet épuisement peuvent être nombreuses :

  • Présence d’un autre trouble anxieux que celui de la phobie d’impulsion (autre Toc par exemple)
  • Présence d’une dépression (comme dans le cas de la dépression post-partum par exemple)
  • Traumatismes répétés
  • Attitude / Croyances inadaptée
  • Un stress présent au quotidien
  • Présence de nombreux traumatismes dans l’enfance
  • Une alimentation non adaptée / intolérance
  • Mauvaise hygiène de vie

À long terme, cela peut conduire à une diminution de la capacité du cerveau à gérer efficacement les émotions. Les neurotransmetteurs comme la sérotonine ou la dopamine s’épuisent alors … Cet épuisement est l’une des causes chimiques de la phobie d’impulsion. Les antidépresseurs, prescrits lorsque l’on souffre de phobie d’impulsion, sont donnés pour rétablir cet équilibre chimique perdu. 

Les symptômes de l’épuisement émotionnel peuvent varier d’une personne à l’autre, mais contiennent souvent un sentiment de fatigue persistant, des troubles du sommeil, des problèmes de concentration, une sensibilité émotionnelle accrue et même des manifestations physiques comme des maux de tête ou des douleurs musculaires.

Cet état peut être à l‘origine de l’apparition de nombreux troubles anxieux dont la phobie d’impulsion fait partie.

Comment un épuisement émotionnel peut-il être à l’origine à une phobie d’impulsion ?

Vous pourriez me dire, oui mais il y a des tas de personnes aujourd’hui qui sont épuisés, beaucoup de personnes font des burn-out et elles n’ont pas toutes une phobie d’impulsion.

Oui, mais c’est là que la génétique intervient (mon avis là dessus dans la conclusion de l’article).

Phobie d'impulsion : une origine génétique

Lorsqu’on est épuisé, certains vont développer une dépression, des douleurs ou des blessures physiques, des attaques de panique ,…, pour d’autre ce sera un Toc comme celui de la phobie d’impulsion.

Le corps et l’esprit ne répondent pas de la même façon d’un individu à l’autre, à une situation de stress émotionnelle.

Il y a rarement une seule origine à cet épuisement émotionnelle. Souvent les causes sont multiples et se succèdent dans le temps… L’épuisement met parfois des années à se manifester sous une forme comme celle de la phobie d’impulsion.

Si vous souffrez de phobie d’impulsion, vous savez déjà que ces peurs épuisent. Un cercle vicieux apparait. Cet épuisement à l’origine de la phobie d’impulsion est maintenu voir accentué par la phobie d’impulsion elle-même…

Origine n°1 de la phobie d'impulsion

En écrivant ces lignes, je pense à un client que j’ai accompagné. Ses phobies d’impulsion sont apparues peu de temps après la naissance de son premier enfant. Ce n’est pas l’unique cause de sa phobie d’impulsion. Il avait passé une année difficile au travail : beaucoup de conflits et des objectifs difficilement réalisables.

L’arrivée de son enfant et les nuits courtes qui ont suivi (elle ne dormait pas la nuit, il passait ses nuits à faire des tours en poussette dans le quartier), ont fini de l’épuiser.

Un soir, son épouse lui a demandé de ranger la table. Il s’est vu la poignardé et c’est là que les phobies d’impulsion ont commencé pour lui.

Cause n°2 de la phobie d’impulsion : Avoir vécu des évènements traumatiques

Je demande souvent ce qu’il s’est passé dans l’année précédent l’arrivée de votre phobie d’impulsion.

Et vous, qu’est-ce qui s’est passé dans l’année qui précède l’arrive de votre phobie d’impulsion ?

Quels évènements traumatisants, même sans lien en apparence, pourrait en être la cause ou l’origine ?

Dans une grande partie des cas, on tombe sur un traumatisme ou des évènements qui ont mis la personne en situation de fragilité psychologique.

Un traumatisme psychologique est une blessure émotionnelle et mentale qui se produit en réponse à un événement ou une situation profondément perturbante ou stressante.

Il s’agit d’une réponse normale à une situation anormale qui dépasse la capacité d’une personne à gérer ou à insérer les émotions associées à cet événement.

Il y a, ce que j’appelle, des traumatismes avec un grand « T ». Ils sont souvent ponctuels, et ils sont faciles à identifier en tant que tel. Cela peut être victime d’un accident de voiture, être témoin du décès d’un proche, un viol …

Souvent, il y a aura un état dissociatif (personne détachée de ses émotions), des flashs qui rappellent les évènements passés, …

Et, puis, il y a les traumatismes avec un petit « t ». Pour ceux-là, ce n’est pas l’évènement en tant que tel qui est traumatisant mais sa répétition. C’est ce que l’on trouve dans les cas de harcèlement par exemple.

Comment un traumatisme peut-il être à l’origine de la phobie d’impulsion ?

Un traumatisme est si destructeur qu’il va modifier notre perception de la réalité et mettre notre corps en situation de stress constante (voir cause n°1 de la phobie d’impulsion).

Moins impactant que le traumatisme, mais un changement de vie majeure peut mettre en situation de fragilité et participer à l’émergence de la phobie d’impulsion.

C’est ce qui s’est passé pour Laurine dont les phobies d’impulsion ont commencé suite à un déménagement, lorsqu’elle s’est retrouvée seule dans une grande ville. C’est (en partie) son changement de rythme de vie et d’environnement sont l’une des causes de l’apparition de la phobie d’impulsion dans sa vie.

Vous pouvez découvrir son témoignage de guérison de phobie d’impulsion ici !

Cause n°3 de la phobie d’impulsion : Une colère refoulée

La colère refoulée fait référence à des sentiments de colère ou de frustration qui ne sont pas exprimés ouvertement et sont plutôt supprimés ou ignorés.

Cette répression de la colère peut être conséquente à diverses raisons, par exemple, l’apprentissage durant l’enfance que l’expression de la colère n’est pas acceptable, la peur des conflits, le souci de blesser les autres, ou même une auto-perception négative associée à l’expression de la colère.

Quand la colère n’est pas manifestée ou traitée de manière appropriée, elle ne disparaît pas simplement.

Au lieu de cela, elle peut s’accumuler au fil du temps, accordant une forme de « pression » émotionnelle.

Cette colère refoulée peut alors se retourner contre son propriétaire. Cette énergie psychique, ne pouvant être évacué va alors « ressortir » de façon inappropriée.

Cette émotion de colère va s’exprimer alors sous une autre forme : la peur et plus particulièrement la phobie d’impulsion.

Cause n°3 de la phobie d'impulsion

Une colère refoulée peut être la cause ou l’origine première d’une peur. Cela peut sembler déroutant mais …

J’ai une question à vous poser :

Si vous avez des phobies d’impulsion, il y a des périodes de crises, des périodes où les pensées intrusives sont plus intenses. N’avez vous pas remarqué, que pour certaines crises, souvent il y a quelque chose qui s’est passé dans la journée…

Un conflit avec un collègue, une situation dans laquelle vous vous êtes senti(e) bloqué(e) ?

La colère refoulée alimente la phobie d’impulsion mais elle peut en être à l’origine comme l’histoire de Joséphine l’illustre.

Joséphine a peur d’écrire des injures racistes dans les mails qu’elles envoient.

Sa phobie d’impulsion est très présente surtout lorsque, dans le cadre de son entreprise, elle doit envoyer un mail à une personne dont le nom est d’origine maghrébine.

La phobie d’impulsion de Joséphine a commencé où un de ses collègues s’est fait licencié pour faute grâve. Il avait insulté un autre collègue lors d’une réunion et avait tenu des propos racistes : c’est l’évènement gâchette, qui a mis le feu aux poudres.

La poudre ou le cocktail explosif de sa vie, c’était quoi ?

Son mari, l’année précédente, la trompé avec sa sœur. Elle a été dévastée, elle s’est sentie trahi et toutes ces certitudes se sont écroulées.

Pour sauver son couple, pour éviter que sa famille s’auto-détruise, elle s’est tue… Elle n’a pas dit à son mari ni à sa sœur qu’elle savait.

Les valeurs liées à la famille sont très fortes chez elle.

Elle a donc mis un couvercle sur ce qu’il s’est passé et elle fait semblant de rien. Elle a sauvé sa famille mais la colère non exprimée s’est retournée contre elle.

Ce qui est, chez elle, l’une des causes premières de sa phobie d’impulsion.

Cause n°4 de la phobie d’impulsion : Je me suis oublié(e) en chemin

Autre trait commun : des personnes qui ne sont pas qui elles sont… Elles jouent un rôle, font des études ou un métier qu’elle n’ont pas vraiment choisi.

Elles évitent les conflits (lien avec la cause n°3 de la phobie d’impulsion) et ne savent pas dire non.

Oublier d’être soi peut prendre de nombreuses formes. Cela peut signifier supprimer ses propres désirs et besoins pour plaire aux autres, adopter des comportements ou des attitudes qui ne sont pas en accord avec ses valeurs ou ses convictions personnelles, ou s’efforcer d’atteindre des objectifs qui, en réalité, ne nous produit pas heureux.

Livre phobie d'impulsion

Beaucoup de ces personnes n’ont pas fait de réelle adolescence. A force de se conformer à la norme, à ce que les autres attendent d’eux, elles ne sont plus elles-mêmes. D’ailleurs l’ont-elles déjà été ?

Ce sont des personnes aussi qui ont un profil de type je m’occupe ou j’aide les autres avant de penser à moi.

Je pense que ce n’est pas un hasard que de nombreux jeunes adultes, en rentrant dans la vie active, développe des phobies d’impulsion (la plupart de mes auditeurs ont entre 18 et 30 ans).

Et si, la phobie d’impulsion était le symptôme d’un vase trop plein, de trop d’adaptation, trop d’oubli de soi.

Une tentative, de notre être profond, pour manifester au monde notre véritable soi. Cette tentative, est certes maladroite (elle nous fait croire que l’on est un danger pour soi ou pour les autres) mais quel est le résultat de toute cette souffrance ?

Une partie des personnes qui ont réussi à dépasser leur phobie d’impulsion : elles se sont découvertes et s’écoutent davantage … Elles affirment plus qui elles sont.

La phobie d’impulsion nous pousse irrémédiablement à nous reconnecter avec notre vrai soi… Et si, elle permettait finalement d’engendrer un processus qui est celui de nous reconnecter à soi, à nos valeurs, notre authenticité, notre réelle identité, … ?

La phobie d’impulsion, au lieu d’être une pulsion de mort, serait elle une pulsion de vie ?

Je le pense en tout cas, pour une grande partie des personnes qui en souffre.

Cause n°5 de la phobie d’impulsion : Un cadre trop strict avec soi

Le perfectionnisme est bien souvent présent dans la vie des personnes, bien avant que les phobies d’impulsion apparaissent.

Certaines règles sont trop rigides, … L’origine de ce perfectionnisme est tout un sujet à part et ne peut-être traité ici.

Chez plus de 90 personnes souffrant de phobie d'impulsion, on a retrouvé presque systématiquement ces 5 causes  qui en sont à l'origine.

Comment le perfectionnisme pousse t-il la phobie d’impulsion à se développer ?

Bastien est un jeune père. Ceci est très important lui, il ne veut pas échoué comme son père a échoué avec lui.

Il a une définition très élaborée de ce que doit être un bon père (il a eu peu de contact avec le sien).

Bastien se met donc beaucoup de pression sur ce qu’il doit faire et ne pas faire.

Et puis, un jour, au moment du bain avec son enfant, une pensée intrusive se manifeste. Une image de masturbation avec le pénis de son enfant.

Cette première pensée intrusive est peu chargée en émotions. Mais elle finit par développer une nouvelle forme de pression chez lui. Il commence à se mettre beaucoup de pression sur ce qu’il doit ou ne doit pas penser lorsqu’il est avec son fils pour être un bon père.

Et c’est que le cercle vicieux de la phobie d’impulsion commence. Se mettre de la pression pour éviter de pensée à une image fait davantage venir cette image dans l’esprit.

Pour Bastien, les pensées intrusives se multiplient alors et il se met à croire qu’il pourrait être un danger pour son enfant.

Les pensées sont alors accompagnées de honte et de peur. La phobie d’impulsion est bien là.

Lors du processus pour allez-mieux, j’ai pu remarquer également que ce perfectionnisme empêchait souvent d’avancer : il faut faire les exercices parfaitement (on les repousse alors), on devient perfectionniste de la pensée (on ne tolère plus la moindre pensée intrusive non désirée), …

Encore une fois, connaître la cause n’est pas suffisant pour de se libérer de la phobie d’impulsion. Pourtant, ces 5 causes mettent en lumière certaines pistes pour aller mieux et la nécessité d’évoluer.


J’espère que cet article vous aide à mieux comprendre pourquoi la phobie d’impulsion est arrivée dans votre vie. Ce n’est certainement pas un hasard.

Pour finir, méfier vous l’origine génétique qui est avancé souvent comme la cause à l’origine des Tocs et donc de la phobie d’impulsion. Trop « croire » à cette cause vous enlève tout pouvoir d’aller mieux. Derrière l’aspect génétique, on met souvent un côté irréversible, irrémédiable, or ce ne n’est pas le cas.

Parce que oui, il est possible d’aller mieux !

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