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Témoignage de Laurine

Phobie d’impulsion : Un témoignage de guérison plein d’espoir

Laurine a souffert de phobie d’impulsion pendant presqu’une année et aujourd’hui elle s’estime guérie. Son parcours est riche d’enseignement et ce témoignage constitue une ressource précieuse. Inspirez vous de son parcours pour vous libérer de votre phobie d’impulsion !

Bien sûr, chaque chemin de guérison est unique mais je reste persuadé que les témoignages comme celui de Laurine détiennent tous, dans une certaine mesure, une partie de votre solution pour vous libérer de la phobie d’impulsion.

Cet article est la retranscription d’un échange que j’ai eu avec elle sur le podcast. Elle n’est pas fidèle mot pour mot au témoignage de Laurine : certaines formulations de phrases ont été changées pour plus de lisibilité et de cohérence. Si vous souhaitez écouter le témoignage de Laurine dans son intégralité, vous le trouverez ici.

Le début des phobies d’impulsion de Laurine

La phobie d’impulsion est venue d’un coup. J’avoue que j’ai toujours été anxieuse sans vraiment m’en rendre compte avant. 

Elle est apparue pendant l’été 2019. Je me suis retrouvée à Paris 4 mois en stage toute seule. Je ne connaissais personne. Je ne sais pas ce qui a pu déclencher cela, peut-être la solitude.

C’est parti d’un élément déclencheur :  j’ai failli m’étouffer alors que j’étais toute seule dans mon appart et je me suis dit :

« Mince j’ai failli mourir et il n’y avait personne »

J’ai commencé à « psychoter » sur le fait qu’il pouvait m’arriver des choses en étant toute seule. J’avais tout le temps peur de m’étouffer donc je ne mangeais que lorsque j’étais avec d’autres personnes.

De fil en aiguille, mes angoisses ont monté et j’ai commencé à avoir un peu peur de tout.

Honnêtement, je pense qu’à ce moment là j’étais dans le trouble anxieux généralisé. Je faisais de plus en plus de crises de panique. Et puis j’ai commencé à imaginer des choses… Honnêtement, je pense qu’à ce moment là j’étais dans le trouble anxieux généralisé. Je faisais de plus en plus de crises de panique. Et puis j’ai commencé à imaginer des choses…

« Je ne me reconnaissais pas »

Je pense aussi que je devais faire une sorte de déprime. Je sentais que jour après jour, c’était de plus en plus compliqué. Je me sentais vraiment très seule et très mal.

Je me rendais bien compte que quelque chose n’allait pas.

Phobie d'impulsion l'enfer

Avant j’avais l’impression d’être quelqu’un de très « légère » : je rigolais tout le temps !

Et là, j’avais vraiment du mal à me reconnaître avec l’impression d’être une autre personne. Et l’idée de devenir folle devenait de plus en plus présente …

« Je passais du cancer à la bipolarité « 

Donc au début, c’était plus les maladies mentales qui me préoccupaient. Cela tournait autour de la bipolarité parce que je changeais fréquemment d’humeur. J’avais besoin de trouver un diagnostic pour me raccrocher à quelque chose et me rassurer.

Et plus je cherchais, plus je trouvais …

A cette époque, j’ai eu toutes les maladies possibles. Donc je passais du cancer à la bipolarité en passant par la schizophrénie. Cela changeait toutes les semaines, ce qui peut faire sourire. Mais le pire, c’est que le moment où cela était dans mon esprit, j’y croyais réellement.

Cela partait d’un détail. Par exemple, il y a un moment où je me

grattais beaucoup j’ai commencé à paniquer sur le fait de me gratter : j’ai trouvé une maladie en lien avec ça.

 Mon angoisse était maximum et la phobie d’impulsion a commencé

« J’avais peur d’un coup de me jeter sous les voitures » 

Quand je prenais le métro, j’avais peur de sauter sur les rails. Pareil, lorsque je marchais dans la rue, j’avais peur d’un coup, de me jeter sous les voitures. J’avais aussi peur de sauter lorsque je passais sur un pont. Je me voyais en train de sauter. C’était le début de mes phobies d’impulsion.

Dès que je voyais un couteau, j’avais cette vision où j’allais me trancher la gorge. Autant dire les choses telles qu’elles sont : j’avais peur de moi-même, peur de passer à l’acte. A l’époque, je ne savais pas qu’il s’agissait de phobie d’impulsion.

Au fond de moi je savais que je ne voulais pas mourir mais cela n’arrivait pas à me rassurer. Je me disais « si ça se trouve, je deviens vraiment folle et je vais vraiment finir par mettre fin à mes jours ! »

Il fallait que je trouve une personne qui m’aide à aimer la vie afin que je sois bien dans ma vie. Ce n’était plus tenable. Il fallait que je me libère de la phobie d’impulsion.

Phobie d’impulsion : Les premiers pas vers la guérison

A la base, je suis une personne assez joviale, je rigole facilement et je parle beaucoup. J’ai pas mal d’amis proches et j’avais besoin d’être constamment rassurée… beaucoup plus que d’habitude.

J’ai donc appelé régulièrement mes proches. Principalement mes amis puisque ma famille n’était pas forcément très au courant. Aucun d’eux ne m’a pris pour une folle. Au contraire au début, ils minimisaient les choses :

« Ne t’inquiète pas, tu es toute seule à Paris, c’est la solitude qui te fait déprimer » 

Mais moi je leur disais que je sentais vraiment qu’il y avait quelque chose à l’intérieur de moi qui n’allait pas. Au fond de moi, je sentais que ce n’était pas comme d’habitude et cela ne ressemblait pas à une déprime passagère.

Ma détresse augmentait. Pendant mes crise de phobie d’impulsion mélangées à mon d’angoisse, je les appelais constamment.  Après ce contact téléphonique, je savais que je ne voulais pas du tout mettre fin à mes jours.

Le fait que d’autres personnes croient en moi alors que moi je n’y croyais plus, m’a beaucoup aidé.

Qu’est-ce qui fait que tu as pris la décision de consulter un professionnel ?

« Qu’est-ce qui fait que tu as pris la décision de consulter un professionnel ?» 

J’arrivais à un moment où je n’avais plus envie de rien. J’allais au boulot mais je ne sais même pas comment j’y arrivais. J’étais épuisée. J’attendais juste une seule chose : pouvoir me coucher en rentrant chez moi.

Je ne prenais même plus la peine de me doucher ou même de manger le matin. Je me réveillais, j’étais angoissée. J’avais directement ces phrases dans mon esprit : tu dois te tuer, tu dois mourir … Cela ne voulait pas partir de ma tête. La phobie d’impulsion étaient présentent du matin au soir.

Je ne voulais pas vivre une vie comme ça. Je ne voulais pas ces pensées qui me grignotaient de l’intérieur. La seule possibilité pour moi d’aller mieux était d’aller voir quelqu’un.

J’étais sur Paris, loin de chez moi, donc pas évident de trouver quelqu’un qui pouvait répondre à ma problématique. Pas évident de trouver un thérapeute qui connaisse le problème de phobie d’impulsion

Guérison de la phobie d’impulsion : trouver le bon thérapeute

La première personne que je suis allée voir était une psy sur Paris. Je l’ai vue simplement une seule fois. Le contact s’est très mal passé. 

Je suis ressortie de chez elle plus mal. Je ne sais plus ce qu’elle m’a racontée et qui m’a effrayée. Mais je me suis dit que ce n’était pas possible de ressortir comme ça après chaque séance. 

Je cherchais une personne capable de calmer les angoisses et pas une personne qui aggrave mes phobies d’impulsion.

 « Si cela ne passe pas avec le thérapeute, il ne faut pas se forcer mais en chercher un autre qui nous convient » 

La seconde psychologue que je suis allée voir était sur Lyon. Cela s’est plutôt bien passé. Mais j’ai senti qu’elle n’était pas assez expérimentée sur certains points. Elle ne connaissait pas réellement le problème de la phobie d’impulsion.

En parallèle, je faisais des recherches de mon côté pour essayer de comprendre ce qui m’arrivais et je suis tombée sur le terme « phobie d’impulsion ». Aucun des psychologues que j’avais rencontrés ne m’en avais parlé. Et puis, elle sortait tout juste de son master, j’avais finalement besoin de quelqu’un de solide sur qui m’appuyer pour avancer.

De ce que j’ai découvert sur internet, c’était la TCC (Thérapie Cognitvo-omportementale) qui était la thérapie la plus adaptée au problème des Tocs et notamment de la phobie d’impulsion.

J’ai donc pris rendez-vous avec une psy TCC et cette 3ème rencontre a été la bonne !

Phobie d'impulsion livre

Pour le coup, elle connaissait la phobie d’impulsion. Elle était spécialisée dans le traitement des Tocs et le feeling est vraiment très bien passé ! J’allais la voir une fois toutes les deux semaines puis après on a étalé les rendez-vous. J’ai mis environ 8 mois pour retrouver une forme de zénitude. 

 « Comment s’est déroulée précisément ta TCC (Thérapie Cognitivo-comportementale) pour traiter ta phobie d’impulsion ?

Au départ, elle m’a fait remplir un questionnaire pour savoir plus précisément ce qui m’effrayait. Elle voyait bien qu’il y avait une grande anxiété en moi mais elle voulait voir plus précisément ce qui pouvait être attribué aux Tocs dans ce qu’il m’arrivait.

Cela lui a permis de me confirmer le diagnostic de Toc et que ce dont je souffrais était bien la phobie d’impulsion. Cela a été un grand soulagement et une première grande étape pour moi.

Dans un deuxième temps, elle m’a demandé d’écrire par ordre de gravité ce qui me faisait le plus peur :  C’est une forme d’échelle sur laquelle j’indiquais ce qui me faisait le moins peur et ce qui était pour moi la plus grosse angoisse.

Phobie d'impulsion : importance de l'écriture

Après, j’ai fait ce que l’on appelle de l’exposition. Je me suis progressivement exposée à ce qui me fait peur en commençant par la plus petite peur. Au départ, je ne m’exposais que dans son bureau puis petit à petit je le faisais toute seule. Elle me donnait des exercices à faire chez moi entre les séances.

J’étais toujours bien lorsque je sortais de chez elle. Et puis c’était une thérapeute assez différente du psy très sérieux que l’on peut voir dans les films.

C’est quelqu’un qui fait beaucoup d’humour et hyper rassurant. Pendant l’exposition, elle a su me rassurer. A aucun moment, elle n’a eu peur que je fasse quoi que ce soit. Cela m’a aidé à aller plus loin dans l’exposition et me convaincre que je ne ferais rien malgré ces images très fortes que j’avais dans mon esprit. 

Et j’ai enfin réussi commencé à faire face à ma phobie d’impulsion !

 « Elle m’a demandé de me mettre un couteau sous la gorge 

Un moment fort de la thérapie a été ce moment où elle m’a demandé de mettre un couteau sous la gorge. J’ai été très surprise. Je me suis dit qu’elle devait avoir une bonne assurance !

Et il ne s’est absolument rien passé. Elle me l’a dit après qu’elle savait que je n’allais rien me faire. Les personnes qui souffrent de phobie d’impulsion ne passent pas à l’acte.

Après cet épisode fort en émotion, j’ai commencé à reprendre confiance en moi.

Phobie d’impulsion : les petites « astuces » qui ont aidé Laurine

Ce qui m’a le plus aidé : l’écriture !

Je tenais un journal tous les jours ! Cela permet d’extérioriser ce que l’on a dans la tête. Ce n’est pas évident. On a souvent peur qu’une personne puisse découvrir ce que l’on a écrit !

Cela m’a permis de me rendre compte de mes progrès. J’ai une tendance à oublier ce qu’il s’est passé et me concentrer sur le négatif. Revenir en arrière dans mon journal, me permettait de mesurer mes progrès et me féliciter !  

Pendant mes phobies d’impulsion, j’ai écouté énormément de podcasts, surtout celui de Christophe André sur France Inter. Il n’y parle pas spécifiquement des Tocs mais des ruminations que l’on trouve très souvent associées aux Tocs et aux phobies d’impulsion. Je trouve qu’il a souvent les mots justes. Cela permet de comprendre la mécanique de ce type de pensées et de moins souvent tomber dans leur piège.

Après, il y aussi la méditation. J’avais des difficultés à être assidue et je pense que c’est indispensable pour en voir les effets. Mais tout de même, petit à petit cela m’a aidée à mieux maîtriser ma respiration : une chose essentielle à savoir faire lors des crises d’angoisses. Cela permet véritablement de se recentrer dans les périodes de crises.

Phobie d'impulsion : la méditation peut aider

Maintenant, attention, la méditation est un outil supplémentaire mais je ne pense pas que cela puisse régler le problème de fond des Tocs et de la phobie d’impulsion.

La fatigue a tendance à accentuer les Tocs. Du coup, tout ce qui permet d’améliorer l’hygiène de vie va permettre de diminuer le stress et donc les pensées obsessionnelles. Aujourd’hui je m’en rends compte. Je fais du sport régulièrement, je mange beaucoup plus sainement et mon niveau d’énergie est bien remonté et je vais mieux !

Phobie d’impulsion : Comment gérer les rechutes ?

e savais bien que l’on ne pouvait pas se sortir des Tocs d’un coup de baguette magique en une semaine. Mais, je m’étais fixé comme objectif de guérir de mes phobies d’impulsion à l’été 2020, le jour de mon anniversaire. Mes phobies d’impulsion avaient commencé pendant l’été 2019.

Pour « boucler » la boucle, j’ai même écrit une lettre à madame Toc pour lui dire tout ce qui me restait sur le cœur et après je l’ai brûlée.

 « Aujourd’hui, parles-tu de guérison pour ta phobie d’impulsion ?

Déjà, je n’ai plus de crises d’angoisses.

Cela peut m’arriver que le processus revienne un peu. Cela ne veut pas dire pour moi que les phobies d’impulsion reviennent. C’est juste le cerveau qui est pris dans certaines anciennes habitudes de pensées.

Ce qui déclenche cela chez moi encore certaines pensées liées à la phobie d’impulsion, c’est la fatigue. Comme je l’ai dit, la fatigue joue énormément sur les Tocs.

Et j’ai remarqué, que lorsque j’ai mes règles, c’est deux fois pire. Les hormones ont une tendance chez moi à augmenter l’anxiété. Je suis plus irritable dans ces périodes.

Oui, certaines peurs peuvent revenir, mais la grande différence est que je les maîtrise. Je me lève, je suis contente. Je me couche en étant calme. Avant, je ne pensais qu’à une chose, me recoucher directement et sans même manger. J’avais envie que mes nuits durent des années. Ma qualité de vie était devenue médiocre. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas.

 « Et c’est en ça que je parle de guérison pour ma phobie d’impulsion »

D’ailleurs quand ces pensées arrivent : j’en rigole même. Cela me sert aussi parfois à y voir plus clair. Quand ces pensées et ces stress sont là, c’est que quelque chose ne tourne pas rond. On pourrait dire que ces pensées m’ont permis de développer mon intuition et de me relier davantage à moi-même.

J’en profite pour dire, qu’à la suite de ce problème, j’ai appris à dire « non » et à écouter réellement ce que j’ai envie. Je pense que l’une des origines à mes phobies d’impulsion, c’était ça. Je perdais mon énergie à faire pour les autres. Je m’étais oublié. La phobie d’impulsion m’a permis en quelque sorte de me recentrer sur moi-même et mes propres besoins.

Cela a permis, d’ailleurs de me rendre compte, que j’étais avec quelqu’un qui ne me correspondait pas, aujourd’hui je suis avec une personne qui est beaucoup plus alignée avec mes valeurs. Pareil au niveau des amis, il y a eu un tri qui s’est fait naturellement. 

Je remercie Laurine pour son récit qui est très riche d’enseignements. Laurine a d’autres projets maintenant comme la rédaction d’un blog. Vous la trouverez sur instagram ici

Comme chaque parcours est différent, vous pourrez trouver d’autres témoignages de personnes atteintes de Tocs sur Anxiété Toc Solutions Le podcast.

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